Il fallait au moins ça pour « rendre homage à ceux qui sont passés avant »
Autour d'Olivier Polard (à droite) une petite partie de l'équipe qui a porté le projet du livre.
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Le
rock et Brest, c'est une vieille histoire. La musique américaine a
trouvé dans le port brestois un terreau privilégié dès son implantation
en terre européenne. Un livre retrace cette histoire, enrichi d'un CD
comme il se doit.
C'est
un beau livre de presque 200 pages, dont la forme a été aussi
travaillée que le fond. Historien et musicien, le Brestois Olivier
Polard avait envie de conjuguer ses deux pôles d'intérêt dans la vie.
D'où son projet, voilà déjà quatre ans, d'aller aux sources du rock à
Brest, avec, dès l'origine, la collaboration du graphiste Tibou.
D'autres énergies, fédérées par l'association « La Blanche
production », se sont jointes au duo pour écrire à plusieurs mains.
« J'avais envie de rendre hommage aux groupes qui ont bercé ma jeunesse et à ceux qui sont passés avant, explique Olivier Polard. A
part Bordeaux, Le Havre ou Rennes, il n'y a pas beaucoup de villes qui
peuvent se targuer d'une scène rock comme Brest. » Il est
vrai que la rock'n roll attitude colle bien à Brest, ville coupée en
deux par le port militaire, détruite et reconstruite, abrupte dans ses
manières, ce qui se reflète bien dans la musique « brute de décoffrage » née entre béton et mer au bout du bout du monde.
Peu
de musiciens, pourtant, ont percé. Il a fallu attendre Miossec et
Matmatah pour que la scène brestoise explose réellement au-delà des
frontières bretonnes. « L'éloignement sans doute », avance Claude Martin, disquaire brestois, président de « La Blanche production » (nom choisi en référence au festival Rock sur la Blanche, un événement brestois des années 80/90). « Pas mal ont jeté l'éponge et sont allés bosser à l'Arsenal. » Mais
l'âme rock brestoise est toujours là comme en témoigne le dernier
chapitre consacré à la scène rock actuelle brestoise dans ses multiples
déclinaisons, « avec la même émulation entre les groupes qu'à la fin des années 80 », fait remarquer Olivier Polard.
Ce
livre, qui propose en quelque sorte l'analyse sociologique de Brest à
travers le rock, s'accompagne d'un CD de 25 titres, à partir de disques
« tirés parfois à cinq exemplaires seulement », de
vieilles cassettes pourries et de documents sonores inédits. Une
rétrospective étonnante, qui s'enrichira sur le site de l'association
(www.lablanche.net) des photos et morceaux qui n'ont pas trouvé leur
place dans le livre ou le CD. « Quarante ans de rock à
Brest » est en vente dans les librairies et les magasins de
disques bretons depuis le début de la semaine (39 €).